Sur ces routes de poussière et de
sourires on peut les voir arriver, aveuglés par le soleil, comme des millions
de sauterelles fuyant d'on ne sait où pour aller on ne sait où!
On les entend arriver de loin,
accompagnés par cet inimitable bourdonnement, un peu comme celui que font les
mouches, qui remplit l'air tandis qu’à l'horizon des ombres chinoises se
détachent sur le ciel! On peut les imaginer, légers, scintillants sur les
routes du grand Empire ou sur les rives des rivières sans fin, attendant
que quelqu'un revienne du bout du monde, de ces rizières si lointaines!
Voilà les vélos à Orient, avec
leurs yeux en amande, dans leur tour de Babel de couleurs vives qui font mal aux yeux! Voilà les vélos à Orient dans un méli-mélo de parfums et de regards qui
confondent les pensées dans un tourbillon de roues et de sonnettes!
Les voilà qui arrivent comme une
tempête, dans une mêlée de mouvements étranges comme ceux des nuages entre
ciel et terre!
Sur ces routes de poussière et de
sourires on peut les voir rouler vers un soleil déjà loin derrière eux et
pendant qu’un chapeau de bambou dessine un arc-en-ciel sans fin, un vélo va en
remontant le courant pour aller on ne sait où!
"Peadalata ciclorientale" de Roberto Sironi -
acrylique sur carton léger
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