On peut
les voir pédaler dans la quotidienneté du monde, chacun sur son vélo, chacun
avec son style! Soleil, pluie, vent... On peut les voir avancer sans
aucun doute, avec cette légèreté qu’ont les hérons glissant dans l'air, quand
ils passent en se promenant devant nos yeux.
Sournois
comme les chats de ville, on peut les voir trottiner avec cette démarche si
particulière. On peut les voir pédaler dans l'habitude d’une ligne droite ou
dans l'incertitude d’un virage et dans tout ce traffic découvrir qu’il y a
toujours quelque chose à apprendre de cette légère et irréprochable cadence!
…Cyclistes
anonymes dans un anonymat à interpréter totalement! Êtres humains inconnus sur
une route qui mène on ne sait où! Impersonnels dans leur originale et antique
passion qu’est un voyage dans le silence, dans une tranquilité mouvementée,
dans une paix cyclique qui préfère un imprévisible futur à un probable présent!
…Cyclistes
anonymes qui ont fait de la rue une insolite raison visionnaire… Air, temps,
poussière d’étoile… On peut les voir pédaler sans aucune hésitation vers
un horizon qui a comme horizon une pensée infinie qui pésente ses excuses aux
distances!
Dans une
quotidienneté faite de moteurs et de bruit, on peut les voir oser, ces êtres
“pédalants” en se demandant s’ils appartiennent à un autre monde... Parce que
s'il y avait un autre monde, là-haut, ils seraient les célébrités les plus
incontestables !
Tableau de Roberto Sironi - huile sur toile - 50 x 70
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