“Le terme vélo est-il un terme
doté de pédales ou s’exprime-t-il sous la forme d'un chef-d'œuvre?"
C'est la question que se posait un
jeune écrivain avant de raconter une histoire simple, une de ces histoires qui
n'ont ni queue ni tête, mais seulement un affectueux besoin d'être
racontée.
Lui, l'écrivain, est l'un des
nombreux auteurs convaicus que les mots, en particulier les siens, peuvent
changer le monde… donc, laissons-lui au moins cette tendre illusion; seconder ses jeunes aspirations ne nous
coûtera pas beaucoup et surtout, penser que tout cela pourrait même être vrai ne nous
demandera pas d'énormes efforts! Qui
sait, il est certain que les probabilités sont plutôt faibles! ... Et de toutes
façons, rêver n'est pas un crime, tout au plus, cela pourrait se révéler
être une perte de temps, mais vu que le temps est le sien, laissons-le le
perdre!
Mais revenons à cette histoire!
Le jeune écrivain l’écrivit ce
livre, et l’écrivit en quelques jours, d’un seul jet, sans répit, sans
corrections, en somme, comme l'aurait écrit un grand écrivain, ou tout au
moins un écrivain de profession; mais la chose la plus incroyable et en
même temps un peu inquiétante et curieuse, c'est qu’il écrivit ce livre à vélo!
C'est vrai, sur la selle d'un des nombreux vélos qui serpentent et se
tortillent avec grande personnalité, tempérament et caractère sur nos
routes bruyantes et inutilement embouteillées!
L'histoire se complique d’un coup…
Vous vous direz, comment a-t-il
fait pour l’écrire, ce livre? Moi aussi, je me le suis demandé, et après une
scrupuleuse enquête “littérale et cycliste” ou si vous préférez après une enquête
approfondie “cyclolittérale”, où rien n'a été laissé au hasard, certains
incorrigibles et sceptiques adeptes de Saint-Thomas un peu barbants et
moi-même sommes arrivés à l’unique et incontestable conclusion que, pour
ceux qui ne l’ont pas encore compris, on peut tout faire sur un vélo, même de
la littérature! Et à cet égard, nous sommes heureux de vous annoncer, avec une
invisible pointe de sarcasme et de revanche que le jeune écrivain n'a jamais existé,
que l'histoire n’a jamais été racontée, que le monde est toujours le même et
que ce livre ne verra jamais la lumière du jour à part celle de la faible lueur
qui niche depuis des temps reculés dans mon abat-jour et qui ne produira jamais
assez de lumière pour éclairer une bonne idée! Demain est un autre jour et
comme tous les jours, j’irai à vélo en cherchant dans cet équilibre rotatoire
un équilibre littéraire qui me révèle un jour si le terme vélo est un
terme doté de pédales ou qui s’exprime sous la forme d'un chef-d'œuvre!
Noblesse oblige!
peinture de Roberto Sironi -
acrylique sur carton léger
www.unartistainbicicletta.com
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